Ces dernières années, internet est devenu un moyen rapide et accessible de communication grâce en partie à la prolifération de blogs personnels et plus même récemment de micro blog comme Twitter. Les utilisateurs sont capables maintenant de transmettre des messages courts et de les mettre à jours grâce à la leurs téléphones mobiles connectés à Internet. Les groupes et les individus autrefois marginalisés et ignorés par les principaux médias et ceux généralement conservateurs et traditionalistes possèdent maintenant des moyens sans précédents pour disséminer leurs vues.
C’est spécialement vrai concernant les femmes. Partout dans le Moyen-Orient, les femmes sont actives sur le web écrivant en arabe, farsi, turc et anglais, racontant leurs histoires personnelles et discutant de problèmes sociaux en tirant partie de l’anonymat relatif qu’offre Internet. Certaines femmes n’ont pas de problème de laisser lire par toutes les personnes intéressées leurs blogs Twitter. [1] D’autres plus enclines à protéger leur anonymat (comme en Arabie Saoudite) s’assurent qu’uniquement les personnes autorisées aient accès à leur compte.[2]
Leur usage d’internet couvre à la fois leurs affaires publiques et privées souvent utilisant un langage direct et un ton acéré qui ne pourrait pas être utilisé ailleurs dans leurs sociétés. C’est particulièrement évident en Arabie Saoudite. Un certain nombre de femmes en Arabie Saoudite ont déjà fait leurs marques en promouvant le statut des femmes via internet. Par exemple, la journaliste saoudienne Rim al-Salah mets en avant l’amélioration du statut des femmes dans le royaume comme une partie d’une campagne plus large visant à améliorer la vie des citoyens ordinaires. Elle dénonce la facilité avec laquelle les hommes peuvent maintenant divorcer de leurs femmes même en envoyant un fax et parfois sans leur faire savoir. Quelle sera la suite, s’étonne-t-elle, envoyer une lettre de divorce par SMS ou email ? [3] Les écrits de la journaliste Hifa’a Khalid sont eux aussi intéressant sur le sujet. Afin de favoriser des divorces plus équitables pour les femmes, elle a crée un site web en langue arabe appelé « Le divorce saoudien » qui détaille l’organisation de ses activités et comprend de nombreuses informations comme des articles et des entretiens. [4] Une troisième personne qui vaut la peine d’être évoquée est Eman al-Nafjan, la mère d’une universitaire dans les sciences de la santé de Ryad qui a écrit une série d’articles sur son blog vieux d’un an et demi en anglais sur des sujet féminins. [5] Une quatrième personne est Zaynab Ghasab qui a écrit sur le sujet de la mentalité arabe et particulièrement sur les femmes terroristes qui le sont principalement « à cause de leur ignorance ». [6] S’adressant au monde religieux particulièrement sensible, Hatun Ajwad al-Fasi, parmi les leaders intellectuels féminins de l’Arabie Saoudite, s’est plainte publiquement du manque d’égalité envers les femmes durant la prière dans la grande mosquée de la Mecque. [7] Plus directe dans sa critique (mais écrivant de l’étranger) l’écrivaine libérale Wajiha al-Haydar voit dans l’adoption du sécularisme comme la solution de la plupart des problèmes de société saoudiens. [8]
Dans la région, les commentatrices traitent une variété de sujets. La journaliste palestinienne Maryam al-Dahar a attaqué la manière d’approche excusant le terrorisme islamique adoptée par les actualités sur les chaînes satellites arabes et a appelé le public arabe à condamner strictement le terrorisme. [9] L’intellectuelle syrienne exilée, Marah al-Baka a condamné l’ignorance et l’étroitesse d’esprit qui caractérise tant la société arabe contrastant avec l’ouverture des sociétés occidentales. [10] De la même manière, dans un interview sur al-Jazira TV sur la controverse à propos des caricatures du prophète Mahomet, la psychologue syrio-américaine Wafa Sultan s’insurge contre l’absence de liberté d’exression dans le monde arabe. [11] Au Koweit, l’écrivain Ibtihal Abd al-Aziz al-Khatib a condamné l’absence d’un équivalent arabe de la commission Winograd qui a enquêté sur la conduite du gouvernement et de l’armée israélienne dans la guerre du Liban de 2006 soulignant le manque de responsabilité des leaders arabes.[12]
Les femmes égyptiennes ont fait aussi un usage conséquent d’internet dans leur bataille pour l’égalité. Par exemple, le site « Nous sommes toutes des Leila » a porté le drapeau contre l’injustice faite aux femmes durant les trois dernières années (le compte twitter de l’organisation contient de nombreux liens vers du matériel parlant des problèmes des femmes de la région). [13] Le respecté docteur Nawal al-Sa`dawia fait une grande compagne contre la circoncision des femmes et emploie maintenant internet pour diffuser son message comme le font d’autres activistes sur ce sujet. [14] Le poète et activiste Fatma Na`ot s’en prend à l’absence de tolérance religieuse envers la minorité copte égyptienne, [15] comme le fait la militante des droits de l’homme et bloggeuse Dalia Zaida.[16]
Un des blogues principaux iranien traitant du statut des femmes est « Changer vers l’égalité », [17] qui a reçu un prix pour ces activités par Reporter Sans Frontières. Son activité principale a été une initiative pour rassembler un million de signatures grâce à une pétition pour changer les lois existantes qui discriminent les femmes. Bon nombre d’activiste féminins ont payé un prix considérable comme des arrestations ou des emprisonnements pour leur soutien au droit des femmes.[18]
Il y a aussi » l’organisation pour le droit pour des femmes iraniennes et kurdes », « l’association révolutionnaire pour les droit des femmes afghanes » (RAWA) [19] et bien d’autres associations aux mêmes noms qui utilisent internet pour faire des campagnes pour les minorités, les droit des femmes et une plus grand justice sociale.
Les initiatives des femmes sur des sujets variés prend une plus grande importance grâce à internet. Certaines ne seraient pas possible sans internet. Ces initiatives ont compris : un boycott par des femmes saoudiennes des magasins vendant des sous vêtements employant seulement des hommes; la critique d’un appel par des religieux saoudiens de maintenir les femmes en dehors des médias d’Arabie Saoudite; [20] la mise en place d’une station radio en Egypte qui prend en compte exclusivement les besoins des femmes et leurs préoccupations; [21] la création d’un site internet pakistanais par une maison de couture contenant des articles sur le statuy des femmes au Pakistan. [22] il est sûr qu’Internet est devenu aussi un lieu de rencontre important pour les hommes et les femmes [23] ainsi que pour partager des éléments de la vie quotidienne « sous le voile islamique », [24] c’est peut être encore plus vrai concernant les communautés gays et lesbiennes dans la région pour lesquels internet procure un support moral vital aussi bien que des contacts personnels. [25]
Internet sert assurément comme une plateforme pour les différents points de vues des femmes. On ne peut pas dire que ce soit vraiment différent de ce qui se passe pour les hommes uniquement parceque ce serait féminin. De plus, dans la société, toutes les classes sociales et toutes les femmes n’ont pas accès à internet. Malgré tout, la prolifération d’espace pour les femmes et la place faite à leurs voix sur Internet a clairement développé le discours appelant le changement social dans la région en vue de briser les restrictions [26] faites aux femmes et de leur assurer leurs droits fondamentaux.
Les auteurs souhaitent remercier le site internet http://zavita.co.il » Une vue différente sur le monde arabe » pour les éléments auxquels il est fait référence dans cette étude.
[1] http://twitter.com/thefah; http://twitter.com/walaa; http://twitter.com/Lastoadri; http://twitter.com/frozentears; http://twitter.com/amrkhaled; http://twitter.com/sarahtotya.
[2] http://twitter.com/ghaidaa; http://twitter.com/nawal_saad; http://twitter.com/Sa4a; http://twitter.com/YasmeenAbuamer; http://twitter.com/rose1990; http://twitter.com/amany86; http://twitter.com/emanabdelmonem; http://twitter.com/sara_dds.
[3] ريم الصالح, « طلاق الفاكس, », إيلاف, 15.09.2008.
http://www.elaph.com/Web/AsdaElaph/2008/9/365790.htm
[4] هيفـاء خالـد, « مرحبا بكم في موقع مبادرة الطلاق السعودي, », الطلاق السعودي.
[5] Eman Al Nafjan, « Saudiwoman’s Weblog, ».
http://saudiwoman.wordpress.com
[6] زينب غاصب, « النساء والإرهاب…, », الحياة, 05.07.2008.
http://zavita.co.il/archives/301
[7] هتون أجواد الفاسي, « هل بيت الله الحرام للرجال فقط؟, ».
http://www.alriyadh.com/2008/04/06/article332214.html
[8] وجيهة الحويدر, « اعلموا …2, », الحوار المتمدن, 23.02.2008.
http://www.ahewar.org/debat/show.art.asp?aid=125832
[9] مريم الضاهر, « الإعلام العربي و”ما يسمى بالإرهاب”, », الشرق الأوسط, 16.06.2007.
http://zavita.co.il/archives/92
[10] مرح البقاعي, » شرق الغيب وغرب المعرفة, », إيلاف, 24.10.2007.
http://www.elaph.com/ElaphWeb/AsdaElaph/2007/10/273736.htm
[11] http://www.youtube.com/watch?v=mAXoDHy3_Ek
[12] د . ابتهال عبد العزيز الخطيب, » أين «فينوغرادنا»؟, », أوان, 04.02.2008.
http://www.awan.com/pages/oped/31332
[14] http://www.almasry-alyoum.com/article2.aspx?ArticleID=66523
[15] فاطمة ناعوت, » الدينُ لله، فهل الوطنُ للجميع؟, », الحوار المتمدن, 05.01.2008.
http://www.ahewar.org/debat/show.art.asp?t=0&userID=191&aid=120706
[16] http://daliaziada.blogspot.com
[17] http://www.forequality.info/english
[18] Reportes Without Bborders, « Iran, », 7 February 2008.
http://www.rsf.org/Iran,25431.html
[19] “RAWA is the oldest political/social organization of Afhan women struggling for peace, freedom, democracy and women’s rights in fundamentalism-blighted Afghanistan since 1977.” <http://www.rawa.org/index.php
[20] Middle East Online, « Saudi clerics call for women ban from media, TV, », 24 Match 2009.
http://www.middle-east-online.com/english/?id=31157
[21] Ahmad Ghashmary, « “Girls only”: Arab women live and on-air, », Mideast Youth, 31 March 2009.
http://www.mideastyouth.com/2009/03/31/%E2%80%9Cgirls-only%E2%80%9D-arab-women-live-and-on-air
[24] http://www.loveinaheadscarf.com
[25] http://alwaandykes.blogspot.com
[26] Diane Tucker, « Arab Women Beginning To Crack The Glass Ceiling, », Huffington Post, 18 March 2009.
http://www.huffingtonpost.com/diane-tucker/arab-women-beginning-to-c_b_176137.html
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